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Un martyr, un saint, une fête !

Le 29 novembre dernier était célébrée la saint Saturnin par la ville et le diocèse. À l’origine, il n’y a pourtant pas de quoi se réjouir. Au troisième siècle, Saturnin, le premier évêque de la ville de Toulouse, fait taire les oracles en passant devant le temple de la triade capitoline romaine. Pris de fureur, les prêtres païens lui ordonnent d’adorer le taureau du sacrifice. Ce dernier deviendra le taureau du supplice en trainant le corps de celui qui refusa de courber l’échine.

La Passion de saint Saturnin, document du Vème siècle, fait état de la ferveur chrétienne immense qui naquit après ce tragique évènement. La tombe du saint devient vite un lieu de vénération et bientôt les fidèles deviennent si nombreux que le successeur du martyr, saint Sylve, décide la construction d’une église à la hauteur de la ferveur. La basilique Saint-Sernin est construite.

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La fête du premier évêque de Toulouse est placée le 29 novembre en fin d’année liturgique. Un moment idéal pour se réjouir et évoquer un nouveau départ.

C’est ainsi que la fête de la saint Saturnin est devenue, au cours de l’histoire de la ville, une grande fête populaire. La ferveur des fidèles se mesurait à leur dévotion, leurs dons, mais également à la dimension festive de l’événement. Ce sont ainsi processions, festivités, banquets et grandes messes solennelles qui marquent la ville et même sa politique. La musique y tient naturellement une grande part.

Ainsi, au XVIIIème siècle, les maîtres de musique de la basilique proposent, dans la lignée de ce qui se fait à la Chapelle royale de Versailles, des grands motets d’une magnifique qualité musicale, comme le motet Salvum me fac Deus de Joseph Valette de Montigny. Pour l’occasion, les autorités ecclésiales ne lésinent pas sur les moyens : les musiciens de Saint-Sernin sont renforcés par ceux de la cathédrale et des Pénitents bleus (actuel Saint Jérôme) ainsi que de ceux du théâtre de la ville. C’est ainsi la véritable vocation de la musique qui est mise en avant : l’art sacré dans toute sa splendeur au service de la population toulousaine.

Après la Révolution française, la musique religieuse connait un énorme déclin en France. Et la plupart des maîtrises ferment leurs portes. Il faut attendre le XXème siècle pour avoir un regain d’intérêt pour le chant choral dans les églises, notamment autour des manécanteries (la cathédrale Saint-Etienne réintègre un chœur d’enfants en 1936).

La création de la schola cantorum de la basilique Saint-Sernin en 2021 vient s’inscrire dans cette magnifique tradition musicale. Aujourd’hui, quatre chœurs (le chœur d’hommes, le chœur grégorien, la maîtrise et le grand chœur) font rayonner l’excellence musicale sacrée en la recontextualisant au sein des églises et des cérémonies religieuses, dans l’esprit du concile Vatican II. Cette année encore, les programmes musicaux, qui mettent en avant les grands compositeurs historiques (Bach, Mendelssohn, Peeters), mettent à l’honneur nos musiciens locaux (Emmanuel Pélaprat, Michel Bouvard) afin de rehausser l’éclat de la fête de la saint Saturnin, dans l’esprit des anciennes festivités.

La semaine dernière, les cérémonies étaient d’autant plus belles que la basilique a découvert son nouveau vitrail, dessiné par l’artiste Jean-Michel Othoniel, voulu comme un regard sur la Trinité, l’Esprit Saint et saint Saturnin lui-même. La schola cantorum a ainsi pu s’illustrer une nouvelle fois devant les Toulousains autour d’un répertoire sur la lumière, les bâtisseurs et l’Esprit-Saint.

La musique reste donc un véhicule privilégié de la Foi.

Art et culture viennent ainsi s’unir avec le culte afin d’approcher les splendeurs du ciel. 

Jean Persil

Schola Cantorum de la basilique Saint-Sernin

Voici un millénaire que fut prise la décision de bâtir le symbole le plus célèbre de Toulouse : la basilique Saint-Sernin. Étape incontournable des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, monument le plus visité de la ville rose, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO : la plus grande église romane conservée du monde fascine encore nos contemporains par sa majestueuse intemporalité.

Dans son Histoire, la basilique n’a eu de cesse de repousser les limites des artistes ayant contribué à son rayonnement, sur l’architecture, la peinture ou encore la musique. Le plus grand facteur d’orgues de tous les temps, un enfant du pays, Aristide Cavaillé-Coll ne s’y est pas trompé en signant ici son chef-d’œuvre. Aujourd’hui, grâce à la passion du clergé, d’artistes et d’amoureux du patrimoine, un renouveau de la basilique se fait sentir.

La Schola Cantorum fait partie intégrante de ce projet de patrimoine vivant en mêlant liturgie et accessibilité culturelle avec l’exigence dûe aux lieux. Nous vous invitons à entrer avec nous dans cette Histoire de la basilique, une Histoire faisant la part belle au génie de l’Homme. Ainsi, d’autres regards fascinés que les nôtres se poseront encore longtemps sur ce que Claude Nougaro avait décrit avec tant de poésie comme « une fleur de corail que le soleil arrose ».

Jean Persil

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